Page 112 - Livre électronique des RFTP 2025
P. 112

P61. QUAND LE TABAGISME S’INVITE DANS L’ALLERGIE :

               LES FUMEURS REAGISSENT-ILS AUTREMENT ?


               CHARIAG MAYSSA, BEN MANSOUR AMANI, KHALFALLAH NOURCHENE, BELKHIR SAFA,
               DAGHFOUS HAFAOUA, BEN SAAD SOUMAYA, TRITAR FATMA

               UNIVERSITÉ TUNIS  EL MANAR, FACULTÉ DE MÉDECINE DE TUNIS, PAVILLON C, HÔPITAL
               ABDERRAHMANE MAMI ARIANA, TUNISIE



               Introduction :  Le tabagisme est un facteur connu de modulation immunitaire,
               souvent  impliqué  dans  diverses  pathologies  respiratoires  et  inflammatoires.
               Toutefois, son impact potentiel sur les manifestations cliniques des réactions
               d’hypersensibilité médicamenteuse (RHM) reste peu étudié.

               Objectif  :  Identifier  les  particularités  cliniques  des  RHM  chez  les  patients
               tabagiques.

               Méthodes : Etude rétrospective analytique menée entre 2018 et 2024 au service
               pavillon C de l’hôpital Abderrahmane Mami, incluant les  patients adressés pour
               suspicion d’allergie médicamenteuse. Deux groupes ont été individualisés : G1:
               patients tabagiques et G2: patients non tabagiques.

               Résultats : Ont été inclus 273 patients avec un âge moyen de 43,3 ± 19 ans et un
               genre-ratio= 0,47. Les principales co-morbidités étaient : pathologies respiratoires
               chroniques (13,4%), hypertension artérielle (8,8 %) et diabète  (6,6 %). Les
               médicaments incriminés étaient essentiellement: les β-lactamines dans 66,3 % des
               cas (n=181), les produits de contraste iodés dans 13,9 % (n=38), les anesthésiques
               généraux dans 11,7 % (n=32), les anesthésiques locaux dans 4,4 % (n=12). Le G1
               représentait 28,6 % (n=78) de la population étudiée. Les manifestations cliniques
               sévères  (anaphylaxie  grade  III  et  IV)  étaient  plus  notées  chez  le  G1(p=0,02).  Le
               bronchospasme  était  significativement  plus  associée  à  l'intoxication  tabagique
               (p=0,01).Les 2 groupes étaient comparables pour le reste de la symptomatologie
               initiale.  Le délai moyen d'apparition des RHM était plus court dans le G1 sans
               différence  significative  (95  min  VS  53  minutes  ;  p=0,1).  Au  terme  du  bilan

               allergologique,  il  y  avait  une  association  statistiquement  significative  entre  le
               tabagisme et l'allergie médicamenteuse confirmée (p=0,02).
               Conclusion :  Le tabagisme  est associé à des RHM plus sévères, notamment

               respiratoires, et à une fréquence plus élevée d’allergie médicamenteuse. Ces
               résultats suggèrent une  vigilance  diagnostique particulière et une exploration
               allergologique adaptée à ce terrain.








                                                                                             110 | Pa g e
   107   108   109   110   111   112   113   114   115   116   117